Cut-up des autobiographies de Bob Dylan et Keith Richards, de documents sur l'histoire du blues et de l'essai de LeRoi Jones, "Le pleuple du blues".
Deep South
Là-bas, au pays, l’endroit ad hoc.
Une belle ville fluviale
Où les rues mènent aux docks.
Sur un fil tendu,
On fume le haddock.
On accroche des flambeaux
Pour les plats de Gumbo,
Pour le pas de la mule
Et le stomp des boyaux.
Quarante acres et une mule.
Quarante acres et une mule.
Il y a le parc à bestiaux
Et comme cadeau, la peau des filles.
Le soleil scintille à la surface du lac.
Les crabes à carapace molle grillent.
Jelly roll, jelly roll,
Jelly roll à la confiture.
À tue-tête,
On joue aux fritures de silures,
On percute
Une cuvette de fer blanc,
Les barils d’huile vides,
Les bidons de pétrole lampant.
La voix enrouée,
D’un grand rire tonitruant,
Un danseur de claquettes
Vide le vin des burettes.
Dépouiller l’épis de son enveloppe
Avec la technique de l’antienne.
Pains de maïs,
Tripes-parties,
Les esprits viennent.
Aux aurores,
On ramasse le coton.
Les charençons dévorent.
Une basse profonde.
Les cris de ronde
Dans le choeur,
Hasardant une seconde.
Un coeur immense.
La danse des fleurs,
Les hollers, les transes
Qui déchirent les nuits du sud
Aux odeurs corporelles.
Musique fonctionnelle
Des nègres sales et pris de boisson.
Musique de bordel
Avec tout l’abandon sauvage
Du fond des âges.
L’esclavage existe depuis longtemps
Dans la tribu des Yoruba.
Les hommes du sud.
Les cris de rondes et de pas traînés,
Toutes ces manières de païens
Au mouvement heurté
Qui agite le corps entier.
Au beau milieu de la nuit, le bruit mat
De la chanson du diable
Sur les acétates.
Cette foutue cire
Coûte la peau des fesses
Mais l’heure de la messe noire est dite.
Édite le pacte tacite.
Bruit cadencé du train sur les rails,
Mouvement du coït,
Raouts à cochonaille,
Une figure musicale
Sur une mâchoire de cheval.
La vache enragée, ça lasse
Les culs noirs penchés
Sur leurs planches de lavage.
Les hollers accompagnent
Le choc d’un marteau contre la pierre
Mais le Klan du lynchage
Répand sa poussière
De goober sur les faces noircies.
Le temps des cris de campagne
Est fini.
Il faut les voir à l’oeuvre,
Les chevaliers du camélia blanc,
Faire avaler leurs couleuvres.
Avec un 32 sous le tableau de bord
Et des cartouches dans le magasin,
On sent vite le parfum de la mort.
Le camélia en voiture,
Crache son mercure,
Il faut lui donner du « Oui monsieur ».
Il brûle les feux,
Défouraille sur la vieille cahute.
Du métayer qui défaille.
Il va tâter de la houssine,
Une pleine botte de longues badines.
C’est sa couenne qui va prendre.
Ce n’est plus un singe du Dahomey
Assis sur une balle de coton
Mais un métayer du Mississippi
Criblé de balles en plomb.
Fini le pas de la mule,
Le dandinement à l’andouille
Et le stomp des boyaux,
Au sol tombent les douilles.
Les moricauds prennent
La poudre d’escampette.
C’est l’heure
De mettre sa montre au clou,
De se tenir à carreau,
Le moricaud va à vau-l’eau.
Devenu hobo,
Avec un goulot de bud,
Il joue du diddley bow.
Hoodoo et solitude.
Hoodoo des carrefours
En écumant le Sud.
Des cars défoncés
Et des repas sur le pouce,
Le hobo se débine en douce,
Déplacé par le courant
Des rocking-chairs électriques.
On frète des trains pour Model-T City,
Une remueuse de popotin
Qui s’allume la nuit.
On revit les parties à poissons frits
Ou à sabayon,
Les parties de seaux de tripes
De l’abattoir.
Sans les amplis,
Trop de machines couvrent le son
Du désespoir,
Les migrations du cygne noir
Dans le delta.
Eden
Cut-up constitué de la traduction littérale des noms de lieux du Mississippi et d'expressions ségrégationnistes.
Eden
Est un univers de coton
Parfumé de magnolias,
Où les bébés de goudron cueillent
Des giroflées à cinq doigts.
Les grillons de lune chevauchent
Le chien jaune du delta,
Quand le train du mystère fauche
Les dormeurs enivrés,
Dans la région des plantations
De tournesols en hiver.
Vers la ville des exclus,
En aval des Bois rouges,
Le fleuve chargé de boue
Fait sa crue automnale.
Sur ses berges fleurissent
Des gerbes de cristal.
Les grillons de lune hantent les mythes
Avec leur danse du temps.
Dans les bosquets de houx et de myrte,
Ils sont des loups hurlants.
Les charançons pullulent
Dans les champs de coton.
Les chants des lèvres bulle
Fuient les maisons fusil.
Et les hiboux hululent
Dans l’express de minuit.
Vers la ville des exclus,
Les Bois rouges dévalent
Le fleuve chargé de boue
Lors des crues automnales
Sur ses berges fleurissent
Des gerbes de cristal.
Un vieux singe de porche
Écorce des citrons verts
Pour aigrir les groins de porc
Grillés du Honky tonk.
Sur la colline aux colverts,
Dans une cage à raton
Qui tombe de misère,
On cuit un coq au rhum.
Sur la berge de la rivière
Rampent de gros opossums.
Vers la ville des exclus,
Les Bois rouges dévalent
Le fleuve chargé de boue
Lors des crues automnales.
Sur ses berges fleurit
En gerbes de cristal,
Le blues.
Dans les lueurs du soir
Monte le son des hollers
Et on accroche aux porches
Quelques os de chat noir.
Mustang
le premier royaume sur l'île
Un étalon comme mercenaire, pour combattre
Un roi légendaire
exilé
mort décapité
Les sources poétiques
Les chevaux blancs
Les montures des prophètes
porteurs de Lanterne.
Le monde des morts.
La course solaire
Le cheval blanc émerge de l'océan
jaillit d'un éclair.
aux sources et à la foudre
il est assit sur un lotus blanc.
La mer de lait
Du cuivre pur
La Mort, monte un cheval blanc.
Animal lunaire des indiens Blackfoot
galopant comme le sang dans les veines
feu destructeur
cheval des vagues
les grands lacs durant la nuit
déferlent sur les rivages
Un cheval au galop.
Des chevaux carnivores amènent les âmes en enfer.
Leurs ossements sont utilisés comme instruments de magie noire
nocturne, lunaire, froide et vide
Transparente
Un cheval au galop.
Toupet d'argent
Crinière d'or
glisse rapidement
sa crinière émettant la lumière du jour.
« sabot sanglant»
« Crinière d'or »
Je ne vole pas
Bien que je pense
Traverser les cieux
Crinière brillante
en franchissant le cercle de flammes
en pleurant la mort de son maître
une civilisation à la fois cavalière et mystique
à la crinière de givre
cosmos
le cheval du tonnerre
est capable de traverser le feu.
cheval des vagues
et qui possède un lien particulier
avec le vent
avec la vitesse
une pulsion d'angoisse
une pulsion migratoire
le symbole du vent qui souffle sur les plaines
et les nuages étaient décrits comme les chevaux des valkyries
chevaux légendaires
déesse des enfers,
qui va dans les cimetières chercher les morts et répand la pestilence
chasse sauvage.
double de l'homme
animal sauvage
étalon de combat.
instrument des transes chamaniques
et masque à travers ses ossements
on enfonçait le crâne d’un cheval
l'insulte suprême
génie de la fécondité
pénis de l'animal
Chaque soir, le pénis passait de main en main
et chacun récitait une strophe incantatoire
pratiques païennes
digues pendant les tempêtes
Les chevaux civilisés
agressifs et carnivores
connaissent un succès certain auprès des filles
chevaux aux crins de flammes
cheval noir avec des crins de flammes
fou.
Feu de Joie.
Sable noir
Dakota
Rivière, Tonnerre et Ombre chantante,
cheval d´octobre
Le voyage du cheval
le voyage du Soleil dans le ciel
sacrifié
une colline proche.
un lieu de pêche
des rapides du fleuve Yukon
la crinière d'un cheval blanc.
la nature sauvage du Yukon.
le Canyon Miles,
le bateau à aubes
l'échelle à poissons de Whitehorse.
le royaume de Lo
l'Ouest américain.
Un mustang « vagabond ».
résistant et aux pieds sûrs.
Les chevaux sauvages de la vallée
peut-être les derniers mustangs
rasent l'herbe des prairies du pays.
les terres de leurs ancêtres
Panthéon à visage découvert.
Thomas Lanier Williams, dit Tennessee Williams
Jack London, de son vrai nom John Griffith Chaney
Lewis Carroll, de son vrai nom Charles Lutwidge Dodgson
Guillaume Apollinaire (né Wilhelm Albert Włodzimierz Apolinary de Kostrowicki)
Blaise Cendrars de son vrai nom Frédéric Louis Sauser
Romain Gary, de son vrai nom Roman Kacew
Gérard de Nerval, pseudonyme de Gérard Labrunie
Saint-John Perse, Marie-René-Auguste-Alexis Leger
Tristan Tzara, de son vrai nom Samuel Rosenstock
Les hétéronymes de Fernando António Nogueira Pessoa ont été: Alberto Caeiro, Ricardo Reis, Alvaro de Campos, Bernardo Soares,
et 72 autres simples pseudonymes.
Louis-Ferdinand Céline, né Louis Ferdinand Destouches
Michel Houellebecq, né Michel Thomas
Henry Charles Bukowski (né Heinrich Karl Bukowski)
Amiri Baraka, de son vrai nom LeRoi Jones
William Lee Conley Broonzy, dit Big Bill Broonzy
Le Reverend Gary Davis ou Blind Gary Davis
James Williamson ou John Henderson dit Homesick James
Eddie James House, Jr., plus connu sous le nom de Son House
Sam "Lightnin'" Hopkins
Mississippi John Hurt, né John Smith Hurt
Nehemiah Curtis « Skip » James
Clarence "Blind Lemon" Jefferson
Leadbelly, né Huddie William Ledbetter
Fred McDowell, appelé « Mississippi Fred McDowell »
Willie Samuel Mc Tear, dit Blind Willie McTell
Charlie Patton, mieux connu sous Charley Patton
Joseph Lee Williams dit Poor Joe ou Big Joe Williams
John Lee Curtis Williamson, le premier à avoir utilisé le nom de Sonny Boy Williamson
Ellas Otha Bates McDaniel plus connu sous le nom de Bo Diddley
Howlin’ Wolf, de son vrai nom Chester Arthur Burnett
Aaron Thibeaux Walker ou T-Bone Walker
Elmore Brooks, plus connu sous le pseudonyme d'Elmore James
McKinley Morganfield, plus connu sous le nom de Muddy Water
Theodore Roosevelt Taylor, dit Hound Dog Taylor
Hooker Earl Zebedee dit Earl Hooker
J.J. Cale, de son vrai nom John Weldon Cale
R.L. Burnside, né Robert Lee Burnside
James "Jimmy" Cotton
David « Junior » Kimbrough
Bob Dylan né Robert Allen Zimmerman
David Bowie, de son vrai nom David Robert Jones
Serge Gainsbourg (Lucien Ginsburg)
Robert Nesta Marley, dit Bob Marley
Sid Vicious, de son vrai nom John Simon Ritchie
James Marshall Hendrix né Johnny Allen Hendrix alias Jimi
Jim Morrison né James Douglais Morrison
Patti Smith, née Patricia Lee Smith
Chuck Berry, de son vrai nom Charles Edward Anderson Berry
Johnny Cash, né John R. Cash
Buddy Holly, de son vrai nom Charles Hardin Holley
Elvis Aaron Presley
Little Richard, de son vrai nom Richard Wayne Penniman
Neil Percival Young
Lou Reed (de son vrai nom Lewis Alan Reed)
John Joseph Lydon, plus connu sous le pseudonyme de Johnny Rotten
Joe Strummer, né de son vrai nom John Graham Mellor
Iggy Pop, de son vrai nom James Newel Österberg Jr.
Robert "Wolfman" Belfour
Siouxsie Sioux, de son vrai nom Susan Janet Ballion
Eminem alias Slim Shady, de son vrai nom Marshall Bruce Mathers III
Lana Del Rey, de son véritable nom Elizabeth Woolridge Grant